Récompensé en 2010 par le grand prix EADS de l’Académie des Sciences pour l’impact de ses recherches dans l’industrie aéronautique, Pierre Sagaut a rejoint au mois d’octobre le laboratoire M2P2 « Mécanique, Modélisation, Procédés Propres » du Technopôle de Château-Gombert.
Ex-ingénieur de l’ONERA, spécialisé dans la modélisation sur ordinateur de l’écoulement des fluides, Pierre Sagaut est l’un des concepteurs du logiciel LABS, qui utilise les équations de Boltzmann, normalement réservées à la caractérisation des mouvements de gaz et molécules, pour modéliser l’ensemble des phénomènes thermiques, acoustiques, et aérodynamiques dans l’air. Développé initialement pour l’aéronautique et l’automobile (Renault, Airbus,…), LABS s’enrichit aujourd’hui de nouvelles fonctionnalités, comme par exemple la physique de l’humidité, qui permettent d’élargir le champ de ses utilisateurs potentiels vers les acteurs de l’urbanisme et de l’architecture (circuit de pollution, rejets de C02, impact et circulation du vent, etc) et le domaine encore inexploré de la « Physique de la Ville ».
« Ce sont surtout la qualité de la recherche et le lien très fort de M2P2 avec l’industrie qui m’ont attiré, précise Pierre Sagaut, ainsi que sa réputation dans le milieu : c’est en effet un chercheur de ce laboratoire, Bernard Roux, qui a été dans les années 80 l’un des pionniers du calcul parallèle, à la base de la puissance de calcul des ordinateurs telle que nous la connaissons aujourd’hui… ». Concernant les liens avec l’industrie, Marseille se distingue de Paris de par la nature et l’échelle des entreprises présentes.
« A Paris les grands groupes collaborent beaucoup avec les labos, et les modes de communication sont rodés. Ils connaissent les équipements, possèdent une cartographie des plateformes technologiques et s’adaptent aux contraintes administratives de la recherche publique. Ici, il y a surtout beaucoup de PME, de PMI et d’ETI qui n’ont pas de connexion historique avec les laboratoires académiques. De nouveaux modes de collaboration restent donc à inventer pour être plus efficace et répondre aux besoins de ces entreprises dans des échelles de temps adaptées à leurs contraintes ». Une analyse qui rentre en résonnance avec la ligne stratégique du Technopôle de Château-Gombert, afin que l’excellence des compétences scientifiques du site soit mise au service des grands projets industriels du territoire métropolitain, tels le projet Henri Fabre dans le domaine de l’aéronautique, mais aussi les projets de l’industrie navale, et de l’innovation en général.
Contact : pierre.sagaut@univ-amu.fr
www.m2p2.fr